Adolescent, je me suis passionné pour le jeu d’échecs. Vite, j’ai été captivé par la stratégie et l’imagination qu’il requérait. Il fallait prévoir les coups de l’adversaire et savoir y répondre sans tarder. Il y a là une belle compétition pour savoir lequel des joueurs est le plus futé. Attention : le jeu peut être addictif !
De quoi s’agit-il ? Le jeu s’inspire de la vie de château, toujours romanesque. Vous avez un roi qu’il faut protéger à tout prix. La reine, à ses côtés, est une pièce maîtresse parce qu’elle, plus que les autres, peut tout détruire sur son passage. Il faut aussi la protéger et la réserver pour l’assaut final. Et dans une cour, il y a aussi le fou du roi, bon attaquant, mais sur la diagonale seulement. L’écurie du château est pourvue de deux cavaliers qui peuvent sauter les 64 cases de l’échiquier de manière surprenante. Deux tours sont flanquées de part et d’autre de la ligne de combat. Enfin, huit pions-fantassins sont disponibles pour amorcer l’attaque aussi bien que la défense. L’adversaire d’en face est muni du même équipement et cherche lui aussi la victoire.
Il y a des compétitions internationales aux échecs. Les champions, on le voit bien, sont des gens dont la capacité de concentration est extraordinaire. Avec une rapidité étonnante, ils créent une stratégie d’attaque et semblent deviner les mouvements à venir de l’adversaire. On a vu un Russe défier un ordinateur puissant. Lors d’un match télévisé, j’ai remarqué que les observateurs gardaient un silence religieux. Pas de distractions ; retenez votre souffle.
Je me suis fait la réflexion : Si je mettais autant d’ardeur et de concentration lorsque je prie et que je médite la Parole de Dieu… Si dans nos conseils et assemblées nous avions à cœur l’imagination et la stratégie pour que nos activités en faveur des gens dans le besoin puissent apporter une aide qui fasse la différence dans leur vie… Nous serions alors de fiers Chevaliers en tentant de faire échec à la pauvreté, à l’itinérance, et de redonner espoir et dignité à ceux et celles qui vivent en marge. Beau programme !
Signé père Gilles Blouin.
Aumônier diocésain et père assomptionniste.