Mouvement et histoire

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Les origines et l'historique du mouvement colombien au Québec [1]

L’Ordre des Chevaliers de Colomb a été fondé à New Haven, Connecticut, par un tout jeune prêtre de 29 ans, l’abbé Michael J. McGivney. Ce dernier fit une partie de ses études classiques au Séminaire de Saint-Hyacinthe ainsi qu’au Collège Sainte-Marie de Montréal tenu par les Jésuites. Fait à souligner, pour payer une partie de ses études avec les Jésuites, Michael McGivney a donné des cours de français à ses compatriotes qui étaient destinés à œuvrer en Nouvelle-Angleterre, là où il existait à l’époque une très forte concentration de francophones. [2]

Ses principales motivations pour la fondation d’un Ordre initiatique masculin étaient : d’abord l’assistance financière aux familles ayant perdu leur soutien par le décès prématuré du chef de famille et ensuite la préservation de la foi des jeunes hommes du milieu trop souvent attirés par la prolifération des sectes à l’époque.

Après de nombreuses rencontres préparatoires, échelonnées sur une très courte période, le 2 février 1882 le groupe fondateur décide de demander une Charte, d’établir des règlements et de mettre sur pied un programme d’assurance à cotisation obligatoire [3]. Lors de cette même réunion, il est résolu de se doter de rituels pour chacune des étapes à accomplir et de se constituer en corporation distincte. À noter que les procès-verbaux de toutes les rencontres préparatoires ont été soumis à Son Excellence Monseigneur Stephen Lawrence McMahon, évêque de Hartford.

Monseigneur McMahon ne voit rien de répréhensible dans le projet de rituels. Bien au contraire, il formule l’espoir que les enseignements qui s’y trouvent resteront gravés dans l’âme et le cœur des membres.

L’État du Connecticut a officiellement émis la Charte de fondation de l’Ordre le 29 mars 1882. Cette attribution de Charte correspond à la fondation du tout premier Conseil, le n°1 de New Haven, Connecticut. Le 7 juillet de la même année, l’Ordre reçoit l’approbation des autorités ecclésiastiques du Diocèse de Hartford. En 1890, Son Excellence Monseigneur Francesco di Paolo Satolli, délégué apostolique l’approuve et Sa Sainteté le pape Léon XIII fait de même le 8 janvier 1895. Dès l’établissement de l’Ordre, les fondations de conseils se sont mises à proliférer un peu partout en Amérique.

Quinze ans après la fondation de l’Ordre, le premier conseil canadien, le n° 284, était fondé à Montréal le 25 novembre 1897. Les premiers conseils au Canada étaient rattachés à des districts américains; ainsi, le Conseil 284 était-il rattaché au District de Plattsburgh, New York. L’Ordre qui véhiculait des valeurs catholiques de même qu’une certaine ferveur patriotique a suscité un engouement irrésistible auprès des hommes de cette époque, et ce jusqu’à aujourd’hui. En 1900, M. John-Paul Kavanaugh fût le premier député d’État élu au Québec. Le Québec compte de nos jours quelques 475 conseils actifs et 77 500 membres en règle.

L’Ordre, tout comme l’Église au cours des siècles, a connu des soubresauts. Toutefois, une chose demeure indéniable : Michael J. McGivney, malgré son tout jeune âge, a su doter l’Ordre de règles, et d’une structure, tellement solides que le mouvement colombien a pu traverser sans faiblir plusieurs guerres, crises économiques, pandémies et autres difficultés durant tout près de 140 ans. Très peu de mouvements, d’organismes, de groupes ou d’associations peuvent se vanter d’une telle longévité, ni même d’un nombre de membres actifs aussi nombreux. Pourtant, nos statistiques le démontrent très bien. C’est tout à notre honneur, soyons-en fiers!

[1] Plusieurs faits, noms et dates sont tirés du livre de Jean-Claude Drolet «L’ORDRE DES CHEVALIERS DE COLOMB» – Publié à charge d’auteur en 1968.

[2] Ce fait est véridique : Jean Migneault et moi-même sommes personnellement allés consulter, en 2002, les archives des Jésuites à Lafontaine (près de Saint-Jérôme) et nous y avons vu les artéfacts à l’appui de ce fait précis ainsi que d’autres. Nous étions allés consulter ces archives parce que le Père Jean-Claude Drolet niait le fait que Michael McGivney avait étudié au Collège Sainte-Marie de Montréal, comme les archives de New Haven l’affirmaient. Pour le Père Drolet, Michael McGivney n’avait jamais étudié ailleurs qu’au Séminaire de Saint-Hyacinthe au Canada. Nous avons la preuve qu’il l’avait fait et nous avons pu consulter plusieurs documents se rapportant à notre fondateur qui l’attestent.

[3] Il fut un temps où les membres devaient payer une cotisation mensuelle obligatoire pour participer aux activités de l’Ordre. C’est pourquoi, en plus du mot de passe universel que nous connaissons tous, il y avait un mot de passe mensuel divulgué à chaque membre en règle par le secrétaire financier du Conseil.

Texte historique de M. Jean-Guy Martin, membre actif chez les Chevaliers de Colomb du Québec / 12 novembre 2021 / Tous droits réservés.

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